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 Isabel Cruzar ~ Il y a trois sortes d'êtres: les vivants, les morts et les marins.

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Isabel Cruzar
Isabel Cruzar
₪ Capitaine du Bloody Grace

Hoist the colors!
₪ BOUTEILLES À LA MER :
248
₪ PERSONNALITE UTILISEE :
Penelope Cruz
₪ ALTER EGO :
None
₪ PORT D'ANCRAGE :
Tapioca
₪ STATUT SOCIAL :
Mante Religieuse
₪ PHRASE FETICHE :
Prends ce que tu veux sans ne jamais rien donner
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MessageSujet: Isabel Cruzar ~ Il y a trois sortes d'êtres: les vivants, les morts et les marins.   Isabel Cruzar ~ Il y a trois sortes d'êtres: les vivants, les morts et les marins. EmptyVen 7 Aoû - 23:53

Hissez la Grand-Voile !
NomCruzar
Prénom(s)Isabel
Âge35 ans
Lieu de naissanceCadix, Espagne
GroupeÉcumeurs des mers
RangCapitaine du Bloody Grace
LocalisationÀ bord du Bloody Grace
Avatar Penélope Cruz
Image ©️ Bazzart
Levez l'Ancre !
₪ Sale Caractère.
Isabel a le sang chaud des latins. Son caractère bien trempé a contribué à la faire connaître dès son enrôlement à bord du Bloody Grace. Si elle a été élevée en parfaite petite catholique, cela ne l'a pas empêchée de devenir l'une des pirates les plus redoutés des sept mers. Caractérielle, vindicative et ayant un goût prononcé pour les coups bas, la jeune femme ne recule devant rien pour obtenir ce qu'elle désire – qu'elle soit en droit de l'obtenir ou non. Elle aime la vie de vices qu'elle mène malgré l'éducation qu'elle a reçue. Sa vision torturée de Dieu fait qu'elle se considère encore comme une catholique. À ses yeux boire, tuer et forniquer ne sont pas des péchés et elle en profite. Séductrice insatiable, elle se sert de ses atouts pour attirer ceux qui lui plaisent comme ceux qui pourraient lui servir. Mais ne vous y trompez pas c'est une mante religieuse, le jour où l'un de ses amants lui déplaît ou ne lui sert plus à rien, elle s'en débarrassera sans le moindre remord.
Larguez les Amarres !
₪ Une place dans ce monde.
Histoire de bien situer votre personnage par rapport au forum, répondez en cinq lignes minimum aux questions suivantes.
La Compagnie des Indes Orientales a pour mission principale d'éradiquer les pirates. Es-tu le genre de forban qui préfère l'affronter ou celui qui fuit pour sauver sa peau ?
Isabel n'est pas femme à reculer devant un combat. Impitoyable, elle aime se battre et accroître sa notoriété en s'en prenant à des soldats anglais. Elle est espagnole après tout même si elle n'a plus revu son pays depuis ses huit ans. Pourtant selon les situations, il peut également lui arriver non pas de fuir la bataille mais de jouer les appâts pour attirer les tuniques rouges vers des récifs qui se chargeront de couler leurs énormes navires beaucoup plus lourds que le Bloody Grace pour elle. Pourquoi gaspiller de la poudre et des munitions lorsque cela n'est pas nécessaire ? D'autant plus que cela l'amuse au plus haut point de voir ses imbéciles naviguer droit vers leur mort.

Une rumeur court selon laquelle le Reaper vogue de nouveau, le fantôme de Seadog hante les océans à la recherche de sa boussole... Que penses-tu de cette nouvelle ? Crois-tu à la légende de la boussole ?
La jeune femme a entendu ces histoires de fantômes et de boussole magique. Elle connaît la légende, mais elle n'a jamais pris le temps de se demander si elle y croyait ou non. Isabel croit en Dieu, elle croit en des pouvoirs divins, mais en des navires hantés ? Oui, peut-être qu'elle y croit après tout. Voilà pourquoi la nouvelle du retour de Seadog dans le monde des vivants n'a rien de rassurant : si jamais le revenant trouve la boussole elle savait à quoi s'attendre. Après tout la légende est très claire sur l'utilisation qu'il en a faite la première fois.

La quête de la boussole de Seadog comporte plusieurs étapes, le chemin est long et semé d'embûches. Souhaites-tu mettre la main sur l'objet magique ? Que comptes-tu en faire si tu l'obtiens ?
Trouver la boussole ? Oui, Isabel a en effet décidé que ce serait sa prochaine quête. Pas pour empêcher Seadog de mettre la main dessus le premier et les envoyer tous par le fond, pas non plus pour la revendre au plus offrant et s'assurer ainsi une vie confortable jusqu'à la fin de ses jours. Pas même pour se servir de son pouvoir afin de régner sur les océans, elle aurait l'impression de voler le titre de Reine des Sept Mers. Si l'espagnole veut la boussole, c'est d'abord et avant tout parce que les autres la veulent, tout simplement. Tous ces pirates qui convoitent l'artefact, elle ne peut s'empêcher d'imaginer leur réaction si elle le trouve avant eux et Seadog. Ils seraient alors forcés de reconnaître qu'elle est la plus grande des pirates.
Parez à Virer de Bord !
PseudoMomo
Âge25 ans
Comment vous avez connu Raging OceansJe sais plus  hips
Votre avis sur le forum coeur
Conseil(s), suggestion(s)Je vous conseille de vous occuper de vos fesses !  ass
Présence7/7
Dernier mot de défiRutabagas
©️ Méphi.
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Isabel Cruzar
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MessageSujet: Re: Isabel Cruzar ~ Il y a trois sortes d'êtres: les vivants, les morts et les marins.   Isabel Cruzar ~ Il y a trois sortes d'êtres: les vivants, les morts et les marins. EmptyVen 7 Aoû - 23:53

En avant toutes !
₪ Laisser une Trace.

Érase una vez

Maria Isabella aimait rire. Elle aimait rire à gorge déployée, si fort qu'elle en avait du mal à respirer. Dans ces moments-là, elle devait se forcer à se calmer afin de pouvoir inspirer profondément, mais sitôt fait le rire la reprenait souvent et cela continuait jusqu'à bien après le moment où elle se rendait compte qu'elle ne savait plus ce qui l'avait tant amusée au départ. Bien sûr de tels éclats étaient mal vus par les sœurs, la vie au couvent ne devait pas être drôle, seulement pieuse. Mais les autres, les novices, elles aimaient rire elles aussi pour la plupart. La petite fille qu'elle était ne comprenait pas où était le mal, cela ne l'empêchait pas de croire en Dieu bien au contraire. Elle aimait croire que Dieu voulait voir ses créations apprécier jusqu'aux plus petites joies de la vie.

Ce jour-là pourtant, Maria Isabella ne riait pas.

Elle arpentait les couloirs froids et morts du couvent. Ces couloirs qui autrefois avait abrités tant de jeux de cachette ou de course entre elle et les autres petites pensionnaires des lieux. Maria Isabella ne courait plus désormais, pas depuis qu'elle avait été punie dans la chambre d'isolement pendant un mois pour avoir enfreint plusieurs fois les règles de conduite des lieux. Elle était peut-être intelligente, parmi les meilleures élèves, mais cela n'adoucissait pas les sanctions prises à son encontre bien au contraire. Alors la petite fille avait appris à obéir, ou du moins à désobéir plus discrètement. Jusqu'à devenir le parfait petit soldat de Dieu en apparence.

La jeune espagnole frôla les murs de pierre du bout des doigts au détour d'un couloir alors qu'elle continuait son errance. Elle bifurqua une fois, deux fois, trois fois, sa main caressant toujours la surface froide de la pierre. Le bruit de ses pas résonnait calmement comme une mélodie accompagnant ses adieux à ses lieux. Un rythme lent, presque mélancolique, comme si elle regrettait de partir. Ce n'était pas le cas. Après tout, dans l'enceinte du couvent elle ne pouvait échapper à qui elle était, ce qu'elle était. La bâtarde d'une jeune noble morte en couche. Son nom n'avait jamais été dévoilé à Maria Isabella, mais un excès de curiosité l'avait une nuit poussée à s'introduire dans le bureau de la Dépositaire, l'archiviste des lieux. Là, à force de patience la petite fille avait fini par trouver les lettres que ses grands-parents avaient adressées à la Mère Supérieure, apprenant ainsi son nom de famille, le nom de ceux qui n'avaient pas souhaité la recueillir.

La jeune espagnole entendit qu'on l'appelait au loin, alors elle accéléra le pas dans la direction opposée. Elle était peut-être heureuse de quitter enfin cet endroit mais il restait malgré tout le seul foyer qu'elle avait jamais eu. Elle se devait de lui dire au revoir convenablement. La brunette marchait de plus en plus vite alors qu'elle évoluait dans ce monde de pierre et de croix. Les alcôves ici et là lui apparaissaient avec moins de netteté à mesure que ses pas se faisaient plus rapides. Enfin, elle passa une porte ouverte donnant sur le potager et le Soleil radieux l'accueilli de ses rayons. Courant désormais, l'enfant dépassa les rangées de légumes pour brusquement s'arrêter entre les arbres fruitiers. Les bras en croix, comme le Seigneur Jésus Christ, elle laissa la chaleur caresser sa peau. Maria Isabella ferma les yeux et inspira à fond l'air parfumé. Il n'y avait pas de plus beau jour quitter cette vie.

Son nom résonna une nouvelle fois, la voix s'était faite moins curieuse, plus impatiente et l'espagnole sut qu'il était l'heure pour elle de partir. Préférant rester à l'extérieur, elle contourna l'édifice pour se rendre dans la cour principale où elle était attendue. Après avoir serré ses amies – ses sœurs à ses yeux – dans ses bras, elle avait fait ses adieux aux sœurs officiantes et s'était finalement dirigée en silence vers le fiacre qui les attendait. Leurs affaires avaient depuis longtemps été chargées et lorsque finalement Maria Teresa s'installa à son tour dans la voiture, les chevaux se mirent en route. Les paysages de Cadix étaient magnifiques alors qu'ils commençaient à défiler sous ses yeux. La route de campagne les obligeait à avancer lentement, l'enfant pouvait ainsi admirer les collines et les champs qu'elle avait toujours connus. Toute sa vie. Après tout, elle était née dans le couvent qui l'avait vue grandir.

Les arbres bordant la route zébraient de leurs branches le ciel trop radieux et cette danse effrénée d'ombre et de lumière désorientait Maria Isabella. L'illusion qu'il ne s'agissait-là que d'une sortie estivale avec les autres novices s'imposa à elle alors qu'elle fermait les yeux. Mais sitôt qu'elle les rouvrait, la petite fille se souvenait qu'elle ne reverrait jamais plus ses camarades. Seulement Maria Teresa, qui l'avait choisie parmi toutes les novices pour l'accompagner à l'autre bout du monde. À mesure que leur voiture s'éloignait du havre de paix qu'était le couvent, les chevaux allaient de plus en plus vite. Le martèlement des sabots sur la route de campagne faisait écho à la musique des pas de Maria Isabella un peu plus tôt. La partition de la mélodie de ses adieux continuait de s'écrire et la berçait au rythme des cahots.

Ses yeux se fermèrent. Étrange, elle n'était pas fatiguée pourtant une vague de sommeil la submergea. L'idée d'un si long voyage l'excitait et l'effrayait à la fois. La jeune espagnole réalisa vaguement que sa nouvelle vie ne commencerait pas une fois arrivée à l'autre bout du monde mais bien une fois arrivée au bout de la ville. À travers ses paupières, elle comptait les ombres des branches en se blottissant contre la banquette. Elle se sentait comme un cocon, au chaud et à l'abri. Sa chrysalide de fortune la berça jusque ce que finalement la fillette s'endorme. Elle ne rouvrit les yeux qu'une fois que le fiacre avait commencé à ralentir. Et alors qu'elle attendait sagement sur un quai du port de Cadix de pouvoir monter à bord du navire qui l'éloignerait à jamais de son ancienne vie, elle prit pleinement conscience qu'elle venait de renaître. Le coche, sa chrysalide, disparaissait au loin déjà alors qu'elle montait à bord de son nouveau chez elle pour les mois à venir.


Memorias sangrientas

Elle les revoyait souvent. Dans ses cauchemars, en pensée, à chaque minute de chaque heure de chaque journée. Des nuages sombres, de mauvais augure, porteurs de mort et pire encore. Les tempêtes en pleines mers étaient aussi redoutables qu'une attaque de pirate, et les deux se profilaient à l'horizon. La petite fille se souvenait d'avoir était congédiée, enfermée avec Maria Teresa dans les appartements du capitaine. Trop effrayée pour prier, elle avait laissée la plus âgée réciter les mots latins qu'elles connaissaient par cœur. Bientôt le navire n'avait plus seulement tangué sous la violente houle mais aussi sous les boulets de canon qui déchiraient sa coque, le bruits des fers que l'on croise s'était ajouté au tambour du tonnerre grondant et les sanglots des deux religieuses avaient fait écho aux cris des mourants.

Parfois, lorsque quelqu'un frappait trop fort contre une porte, elle repensait avec horreur au moment où Maria Teresa l'avait cachée au fond de l'armoire dans une tentative désespérée de la sauver juste avant que la porte du capitaine ne cède sous les assauts répétés des forbans. L'enfant les avaient entendus se jeter sur sa protectrice et la traîner à l'extérieur. Elle sentait encore les larmes qui avaient tracé de longs sillons sur ses joues et finalement quelqu'un avait ouvert la porte de sa cachette. La brunette avait aussitôt réagi et s'était faufilée à l'extérieur de l'armoire avant de sortir sur le pont, poursuivie par le pirate qui l'avait trouvée. La surprise de voir tout à coup une enfant courir parmi eux avait empêché les bandits d'être assez rapides pour le retenir. Jusqu'à ce qu'une main ne l'attrape par les cheveux, mettant un terme à sa course.

La jeune novice avait compris qu'il s'agissait du capitaine des pirates à l'instant où un sourire cruel avait étiré ses lèvres. Dans un élan de stupidité elle avait tenté de le frapper avec ses petits poings inefficaces mais il s'était contenté de rire en déclarant qu'elle serait parfaite pour éduquer son fils. Quoi que cela ait pu dire, elle n'avait pas eu le temps d'y réfléchir davantage car déjà l'attention de son geôlier s'était reportée sur la ligne des survivants qui lui faisait face. Réalisant ce qui était sur le point d'arriver, la fillette n'avait pas pu détourner le regard.Sous les pluies torrentielles qui s'abattaient sur le pont, elle avait vu les marins se faire tour à tour exécuter. Non loin, Maria Teresa avait cessé de hurler, priant certainement le Dieu en qui elle croyait tant de lui accorder la mort. Nue, sous les pirates qui riaient.

Maria Isabella était devenue Isabel, la future femme du fils du pirate qui l'avait attrapée. Loin d'être aussi cruel que son père, elle avait trouvé en Klaus un ami, une victime lui aussi de son père. Il lui avait appris l'anglais, entre autres choses, et avait fait de son mieux pour qu'elle se sente en sécurité. Mais un jour son père avait décidé qu'il ne voulait plus voir son cadeau ainsi gâché et l'adolescent avait finalement accepté la vérité : si il voulait qu'elle soit saine et sauve, il devrait l'aider à s'enfuir. Isabel avait de nombreuses fois remercié Dieu qui, dans son malheur, lui avait tout de même permis de s'échapper pendant qu'une attaque de Tapioca avait tenu son geôlier occupé.

Elle errait souvent sans but dans les rues de la ville, dans le seul espoir de revoir Klaus. Il serait tellement surpris, lui qui lui avait appris quelques rudiments du combat à l'épée, de voir à quel point celui était utile. Voler sa nourriture était facile, mais la chasser était satisfaisant. Et il y avait tellement de chèvres et de cochons en liberté dans la jungle bordant la ville... Isabel vivait dehors, et comme tout ceux qui voulaient survivre dans les rues mal famées de l'île pirate, elle avait appris à se défendre et plus tard à attaquer. Plus rapide, plus agile, Isabel avait pris l'habitude le soir tombé d'attendre près des tavernes que des clients aux poches pleines arrivent afin de furtivement les dépouiller sous le couvert de la nuit.

Voilà comment l'espagnole s'était retrouvée ainsi. Cachée dans l'ombre, elle avait attendu une nouvelle proie lorsque deux femmes étaient passées devant elle sans même la voir. Elle les avait déjà vu, savait qu'elles étaient pirates. Des amazones, comme elles étaient surnommées, des femmes qui défiaient l'autorité patriarcale pour revendiquer leur place dans ce monde d'hommes. Des guerrières, pas des victimes. Sauf que ce soir-là, elles étaient les proies. La brunette avait vu l'homme qui les suivait, l'avait vu sortir sa lame pour les embrocher. Un homme qui s'en prenait à des femmes sans même leur laisser une chance, celle de se défendre. Un homme comme il y en avait trop.

La petite fille n'avait même pas réalisé, trop occupée qu'elle était à le traiter de lâche, de moins que rien. À cet instant, ce n'était plus l'assassin qu'elle voyait mais le capitaine de ce bateau pirate deux ans plus tôt. Le regard vide, figé dans une expression de surprise. Elle revoyait les pirates qui avaient attaqué Maria Teresa et ceux qui avaient achevé les survivants. Puis elle avait vu les deux femmes qui la regardaient, interdites. Baissant les yeux, elle avait reconnu l'expression de surprise, mais pas le visage de l'homme. Baissant toujours les yeux, elle avait reconnu ses propres mains, mais pas le sang qui les couvrait.

Un sang de la même couleur que celui de ses cauchemars.

Elle revoyait tout cela souvent, sans jamais le vouloir. En cherchant à l'éviter. C'était la première fois qu'elle conjurait ces souvenirs volontairement. Mais White Jenny, capitaine du Bloody Grace, voulait connaître son histoire alors la brunette s'était souvenue. Isabel prit une grande inspiration et commença à parler.


Una vida de pirata para mí

Isabel avait choisi le nom de Cruzar. Lorsque White Jenny et Mad Morgan lui avaient demandé comment elle s'appelait, elle avait répondu Isabel par habitude, et Cruzar car dans sa langue maternelle cela signifiait 'traverser', 'franchir', comme lorsque l'on passait une étape qui nous faisait grandir un peu sans aucun espoir de retour vers l'innocence de l'enfance. Ce ne fut que plusieurs semaines plus tard que la seconde de la capitaine l'appela 'Bloody Cruz' pour la première fois après avoir remarqué que tous les soirs l'espagnole sortait sa croix en or, dernier trésor d'une vie révolue, pour prier un un Dieu en lequel elle croyait toujours malgré tout. Une croix qu'elle n'avait pas nettoyée depuis son enrôlement dans l'équipage et qui était encore tâchée du sang de sa première victime. Le surnom resta.

Mad Morgan était très vite devenue comme une famille pour la brunette. White Jenny commandait le vaisseau et ne pouvait pas être son mentor contrairement à sa seconde qui lui apprenait tout ce qu'elle savait. Isabel, déjà rapide et sournoise, était devenue une redoutable combattante qui ne reculait pas devant un mauvais coup ou deux pour l'emporter sur son adversaire. Mais plus que ses compétences au combat, ce sont son éducation et son intelligence qui lui permirent de se faire remarquer davantage. Un esprit vif est plus redoutable qu'une épée aiguisée et Isabel en était la preuve vivante.

Le jour où White Jenny annonça qu'elle quittait la piraterie, Isabel ne put s'empêcher de penser qu'elle le regretterait. La vie de liberté que vivait les amazones sur leur bâtiment était bien trop précieuse pour l'échanger contre la tranquillité d'un foyer, quel qu'il soit. Mais c'était sa décision, une décision que l'espagnole respecta. À la surprise générale Mad Morgan ne lui succéda pas, préférant de loin son poste de seconde auprès de Marie les Mains Rouges, la nouvelle capitaine. La seule personne qui n'était pas étonnée par cette décision fut la brunette qui l'avait assez observer pour la connaître. Elle put ainsi continuer d'apprendre auprès de son mentor.

Mais toutes les heures passées auprès de la plus âgée n'auraient pas pu la préparer à rencontrer Jamie Wellington, fils unique de la pirate. Extravagant, joueur, bruyant et incroyablement agaçant, il aimait tenter de faire son temps à Isabel qui à son tour prenait un malin plaisir à l'envoyer au Diable par ses sarcasmes et ses menaces. Ils ne pouvaient pas être plus différents et pourtant elle prenait secrètement plaisir à leurs jeux, leur chasse. Elle avait quinze ans lorsqu'il devint son premier amant. Mad Morgan en l'apprenant n'avait pu retenir un éclat de rire avant de lui dire qu'elle aurait pu faire mieux que son bon à rien de fils pour sa première fois, mais Isabel avait vu dans ses yeux qu'elle n'en pensait pas un mot.

Les années passèrent paisiblement – pour une vie de piraterie du moins – et bientôt l'ancienne religieuse devint vigie sur le Bloody Grace. Un poste qui lui permit d'être la première à apercevoir celle qui deviendrait sa protégée, Aylin Miller. Une apparition qu'encore aujourd'hui Isabel ne s'explique pas, puisque l'irlandaise flottait au milieu de l'océan sur un morceau de bois là où auparavant elle n'avait rien vu. Peu lui importait, l'espagnole s'était servie des cordages pour descendre plus rapidement sur le pont afin d'être celle qui repêcherait la malheureuse. Cela aurait pu être dans une autre vie, une vie où elle n'aurait pas été trouvée par les pirates qui avaient abordé le navire qui devait l'emmener aux Indes. Alors quand la capitaine déclara que pour accepter leur invitée dans l'équipage, il lui faudrait un mentor, la brunette fit un pas en avant.


Este un mundo de hombres

La lumière de la bougie vacilla un instant, faisant ainsi danser les ombres projetées sur les murs avant de se calmer. Isabel était seule dans ses appartements. Le Bloody Grace était à quai depuis quelques heures et les membres de l'équipage étaient sans doute presque toutes en train de boire leur solde à la taverne la plus proche à moins que les amazones ne fassent partie du groupe de marins dont elle entendait les célébrations non loin. L'espagnole les comprenait, c'était leur première soirée à terre depuis plusieurs mois et même si leur voyage avait été bien plus fructueux encore que ce qu'elles avaient imaginé, Tapioca et ses nombreux plaisirs leur avaient manqué.

La catholique pourtant avait regagné ses quartiers aussitôt que ses fonctions de capitaine le lui avait permis. Cinq ans déjà qu'elle commandait l'équipage des amazones. Un sourire satisfait étira ses lèvres alors qu'elle repensait au jour de son avènement. Un an après l'arrivée d'Aylin à bord, une mutinerie fut organisée et Marie les Mains Rouges fut abandonnée à son sort sur une île non loin des routes maritimes empruntées par la Compagnie des Indes. Isabel n'avait rien pu faire pour l'aider, elle savait qu'elle ne gagnerait rien à rester à sa place mais qu'elle perdrait tout si elle faisait des vagues. Mad Morgan avait dû penser la même chose puisqu'elle ne fit rien non plus.

La nouvelle capitaine n'était pas très brillante mais elle savait échauffer les esprits pour arriver à ses fins par la discorde. Diviser pour mieux régner, un stratagème que la brunette n'hésita pas à utiliser elle-même. Il ne fut pas difficile de convaincre Aylin de travailler pour elle, les deux femmes étaient rapidement devenues très proches. L'irlandaise intégra les rangs de celles qui avaient participé à la mutinerie ce qui assurait un avantage certain à l'espagnole, qui avait prit son mal en patience, jusqu'au jour où elle en aurait besoin.

Ce jour arriva quatre ans plus tard lorsque la capitaine mourut – qui aurait cru que ce vin était empoisonné ? – en ne laissant qu'une seconde fort peu populaire derrière elle. Isabel pour sa part avait sécurisé sa position auprès de celles toujours fidèles à Marie et Morgan, pendant que sa protégée s'était assurée le soutien des autres. Après les avoir convaincue d'accepter que l'espagnole devienne leur nouvelle capitaine, Aylin fut nommée seconde par cette-dernière pour apaiser les tensions entre les deux clans. Mad Morgan était la seule à savoir que tout cela avait été le plan d'Isabel depuis le début.

Personne n'aurait pu s'en plaindre pourtant. L'ancienne novice menait son équipage d'une main ferme mais efficace, et chacun de leur voyage remplissait les cales du navire d'or, de pierres précieuses et autres trésors. Elle avait l'avantage d'avoir des oreilles partout, un véritable réseau de d'informations rien que pour elle. Et qu'avait-elle appris le jour-même à Tapioca ? Des rumeurs annonçant le retour du Reaper voguant à nouveau sur les océans, des murmures chuchotant que les plus grands pirates de ce temps se mettaient en quête de la boussole perdue de Seadog.

Isabel se leva pour récupérer la bouteille de rhum qu'elle avait posée – laissée tomber serait plus exact – près de son lit. Prenant un verre au passage, elle se rassit avant de se servir et de s'installer plus confortablement, croisant les chevilles sur son bureau. La houle la berçait doucement, il devait y avoir du vent dehors. Les plus grands pirates... Les membres du conseil étaient certainement déjà en train de rechercher le moindre indice sur la localisation de l’artefact. Enfin, peut-être pas Jamie, lui devait toujours être en train de trouver un moyen de stocker plus de rhum sur son épave sans risquer de la couler. Mais les autres capitaines, ces rustres, ces idiots... Ces hommes. C'était un monde d'hommes comme ils aimaient le répéter. Comme il serait plaisant de les devancer, d'être la première à trouver la boussole.

La jeune femme jouait inconsciemment avec le bijou qui ornait son cou. Bloody Cruz, certains employaient ce surnom comme une insulte, d'autre comme une supplication. Leur point commun ? Leur sang tâchait la croix de la catholique. Dieu n'était pas bienveillant, Dieu n'était pas miséricordieux, et elle non plus. L'église avait créé l'image d'un Divin bon et juste, une illusion pour masquer la nature froide et cruelle du Créateur. Il lui avait imposé épreuve après épreuve et Isabel savait que cela n'avait été que dans le but de l'endurcir, de la rendre plus forte afin de changer les règles du jeu. Et cela commencerait par prouver à ces mâles qu'elle valait mieux que dix d'entre eux.

Un sourire mauvais aux lèvres, l'espagnole vida son verre tout en réfléchissant à son prochain coup. Finalement elle se leva et souffla la bougie. Elle avait raison, il y avait du vent dehors, et les pirates qu'elle avait entendu chanter un peu plus tôt avaient allumé un feu de joie pour se réchauffer. Depuis le pont du Bloody Grace Isabel observait les boucaniers danser et boire à la lumière des flammes. Pour le moment ils célébraient tous ensemble mais au matin tous rejoindraient leur équipage pour une chasse au trésor qui déterminerait leur place dans l'Histoire de la piraterie.
© Méphi.
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Esprit des Eaux
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Isabel Cruzar ~ Il y a trois sortes d'êtres: les vivants, les morts et les marins. Esritdeseauxx
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The sea is emotion incarnate. It loves, hates, and weeps.
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MessageSujet: Re: Isabel Cruzar ~ Il y a trois sortes d'êtres: les vivants, les morts et les marins.   Isabel Cruzar ~ Il y a trois sortes d'êtres: les vivants, les morts et les marins. EmptyDim 17 Avr - 18:24

Engagé, Moussaillon !
₪ L'océan Indien T'offre ses Secrets !
Ça y est, vieux loup de mer, tu as réussi à te retrouver à bord du navire ! Alors, qu'est-ce que ça fait ? Tu n'as pas le mal de mer, au moins ? Ce serait vraiment dommage ! Bon, trêve de plaisanterie, c'est maintenant que les choses sérieuses commencent pour toi, matelot ! Tu es validé, ce qui signifie que tu peux désormais aller poster dans les autres parties du forum : la cabine où tu établis tes liens & tes RPs, la soute où tu peux flooder et jouer tout ton soûl mais surtout la partie RP ! Bah oui, c'est quand même pour ça que t'es là à la base, non ? Va donc consulter la seconde partie du guide du marin d'eau douce si tu veux être sûr de ne passer à côté de rien d'important ! En tout cas, encore un gros merci de la part du Staff pour tenter l'aventure parmi nous... Le forum t'ouvre ses bras, c'est maintenant à toi de jouer !
QUE L'ESPRIT DES EAUX T'ACCOMPAGNE !
© Méphi.
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MessageSujet: Re: Isabel Cruzar ~ Il y a trois sortes d'êtres: les vivants, les morts et les marins.   Isabel Cruzar ~ Il y a trois sortes d'êtres: les vivants, les morts et les marins. Empty
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Isabel Cruzar ~ Il y a trois sortes d'êtres: les vivants, les morts et les marins.

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