La Compagnie des Indes Orientales est à son apogée, après avoir établi une fois pour toutes la suprématie de la Grande-Bretagne en Inde. En effet, sept longues années de guerre contre les Français qui voulaient, eux-aussi, se frayer une place dans l'économie indienne ont porté leurs fruits et l'Empire se retrouve plus puissant que jamais. Le roi George III profite donc de cette période de prospérité pour repousser encore plus loin les frontières de son royaume. Il décide d'organiser une expédition pour conquérir l'Australie Occidentale. Il faut dire que la course à la colonisation de cette partie de la grande terre méridionale a été lancée par les Néerlandais en 1616.

La Grande-Bretagne se situant à une distance considérable de ce territoire tant convoité, quoi de mieux que d'envoyer la Compagnie mener à bien cette mission ? Ils sont très proches de la côte australienne et leur autorité est bien établie en Inde. Sur ordre d'une proclamation officielle, une flotte importante est alors dépêchée sous le commandement de l'Amiral Eastwood. Malheureusement, la flotte croise la route de plusieurs bateaux pirates, l'océan Indien étant très fréquenté par ces brigands des mers, et les affrontements qui en découlent et qui coûtent à la Compagnie quelques-uns de leurs vaisseaux placent les corsaires sur la liste des problèmes à régler en priorité... En effet, jusque là, la Compagnie n'avait pas eu à souffrir des méfaits perpétués par ces hors-la-loi, car elle avait concentré son activité à l'intérieur des terres indiennes ou le long de la côte de ce pays, mais cet affront qui a ridiculisé l'image de l'Empire vient de renverser la situation : la chasse aux pirates est ouverte !

La flotte parvient tout de même à destination après quelques semaines et accoste sur le littoral australien en 1763. Là, la Compagnie fonde Sophistown, en hommage à leur souveraine, la duchesse Sophie Charlotte de Mecklemburg-Strelitz, mariée au roi George depuis 1761. Rapidement, le bourg prospère et s'enrichit, de nombreux commerçants viennent y faire fortune et les échanges avec les aborigènes se font sans trop de mal, certains saisissant même l'occasion de s'intégrer à la société. Les entrepreneurs européens ne sont pas les seuls à venir s'y installer, d'ailleurs, de nombreux nobles et citoyens de Grande-Bretagne choisissent Sophistown pour prendre un nouveau départ dans leur vie. Sept années passent ainsi, faisant désormais de Sophistown une ville bien ancrée sur la côte australienne, mais la menace pirate ne s'est pas atténuée pour autant. La Compagnie des Indes Orientales a donc le devoir de diviser ses forces entre le gouvernement de la ville et la guerre contre les forbans...